Dans le bois, en contre-bas du quartier du Pouly(c) .Qui se dit aussi poullic au Huelgoat.

 Le POULY(c) est situé sur la butte qui est un éperon  surplombant la jonction de deux vallées  encaissées celle du chaos de rochers du Saoulec et celle de l'ancien lit de la rivière du Fao où  ne coule aujourd'hui que le ruisseau de la Fontaine des Cieux, qui au XVII siècles fut déviée  pour alimenter en eau  l'étang  et les machines hydrauliques de la mine  de plomb-argentifère.

Poull  signifie en français  une mare ou une étendue d'eau , mais comme au Huelgoat ,l'étang en breton  est appelé AL LENN . Poull  ne peut pas être  le nom de l'étang  puisque que les Huelgoatins appelle le lac.

Pour moi , le POULY (c) serait un POULL -TOULL  un trou où  l'écoulement de l'eau est souterraine puisque ce nom se termine avec le suffixe I ic  (is,il ,is iz ,és  comme les marques  des sources d'eau minérale )  sacré lié à l'eau des sources  "Celle-qui-donne-l'eau ».(2). POULY(c) ne peut qu' être la dénomination d'un lieu sacré  liée à la  déesse mère des  sources   ICAUNA ( celle ci a donné son nom  à de nombreuses rivières comme  La Seine et à L' YONNE ,en autre) . Sous les rochers cyclopéens du Chaos du Saoulec et du  Ménage de la Vierge,dans les profondeurs  de la Terre ou dans ce trou "toull-poull  " en breton ,sur plusieurs centaines de mètres les eaux deviennent  souterraines ,celles-ci ont les mêmes  symbolismes des eaux naissantes et des résurgences ; fait naître chez l'homme une émotion proche du sentiment religieux (3) .

 

Poull « trou, mare, fosse »Apparaissant dans plus de huit cents noms de hameaux des Côtes-du-Nord, du Finistère et du Morbihan, poull mériterait à lui seul un très long développement et cela d'autant plus que le terme, riche de sens, est d'usage courant dans les parlers actuels. Ce mot panceltique, qui serait à rapprocher du vieil Anglais poil pull (cf. l' Anglais moderne pool), a subi l'influence de toull autre terme panceltique qui en est pratiquement synonyme.

Jean-marie Ploneis L'identité bretonne,la toponymie celtique éditions du Felin.1989

(3) Suprématie du culte des eaux naissantes

Certes, « les eaux, sous toutes leurs formes, ont bénéficié en Gaule d'un rôle prépondérant [...]. Mais ce sont surtout les sources qui ont cristallisé la piété des fidèles », souligne avec justesse Monique Clavel-Lévêque (1972, 102). Jean Hubert évalue à près de six mille les sources sacrées de la Gaule qui, objets de pratiques superstitieuses, finiront par être « vouées à Dieu et aux Saints » (Hubert, 1967, 568 et 573). Plus que l'écoulement de la rivière, plus que le cours du fleuve, il semble que les Gaulois aient d'abord vénéré la naissance de l'eau, dans son mystère et son dynamisme primordial: force agissante travaillant dans l'obscurité du monde souterrain inconnu; force jaillissante d'une énergie neuve, toujours renouvelée; richesse offerte aux hommes, et image pure du divin. « L'homme trouve le sens du sacré devant une source; il lui prête volontiers et spontanément la puissance de la divinité qu'il adore » (Deyts, 1985, 31). La beauté des sites où peuvent naître les eaux a dû souligner davantage leur caractère sacré: « L'eau qui sourd a tout naturellement un caractère merveilleux souvent renforcé par l'étrangeté du point d'affleurement (vallons profonds, grottes obscures, roches escarpées) et fait naître chez l'homme une émotion proche du sentiment religieux » (Deyts, 1971,61).

(2) Noms sacrés en ic-

Nous pensons que le nom de l'YONNE pourrait également remonter à une ancienne appellation de source (Lacroix, 1998a), le nom d'ICAUNA qui en provient désignant « Celle-qui-donne-l'eau » (*(s)ic-auna, avec suffixe agentif celtique). . Il n'est pas rare que les dévotions chrétiennes aient pris la succession de rites païens. Comme l'écrit Simone Deyts, « Nombre de provinces françaises eurent, après l'implantation du christianisme,  leurs sources saintes  [...]  sur l'emplacement même des sources antiques » (Deyts, 1987, 15). :  On fera l'hypothèse que la déesse de la source, ICAUNA, si populaire, finit par accorder son appellation prestigieuse à l'antique nom de la rivière: *Autura. Les populations et particulièrement les gens qui vivaient de la batellerie prirent peu à peu l'habitude de l''invoquer comme une déesse de la rivière: elle accordait ses bienfaits à la source; elle présiderait au port, protégerait ses activités.

Les noms d'origine gauloise la Gaule des dieux  Jacques Lacroix  édition Errance 2007